112 jours de marche pour un appel d’urgence climatique, un climatologue réussi son défi de traverser les Alpes

Un jeune climatologue termine son projet alliant exploit sportif, recherche et médiation scientifique en traversant les Alpes à pied. Après presque quatre mois de marche et de nage il arrive enfin à Nice.

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Il arrive ce dimanche 13 octobre à Nice, Alban Planchat, climatologue de 27 ans est parti de Ljubljana (Slovénie) le 24 juin dernier, soit près de quatre mois de périple. Son objectif était de traverser les Alpes à pied, mais aussi à la nage dans une partie des lacs de la chaine de montagne.

Après avoir traversé 6 pays (Slovénie, Autriche, Italie, Liechtenstein, Suisse, France) il arrive sur la Côte d’Azur au bout de 112 jours.

Sur son chemin, souvent seul, hors des grands sentiers de randonnées très fréquentés, Alban Planchat constate l’impact anthropique. L’érosion, l’évolution des sols, du climat, il est traversé par de multiples émotions : « J’ai vu les coulées de boue, les inondations, le recul des glaciers, la flore impactée, on ressent et on prend ça, sur le moment ça met en colère, c’est choquant. Quand on est scientifique, on doit être rationnel, mais ce qui me met en mouvement moi, c’est le sensible. Ça me donne une énergie folle. »

Parfois, ça fait du bien de se prendre une claque, pour bien comprendre, là j’en ai pris une belle… Et ça confirme mon engagement pour le climat

à France 3 Côte d’Azur

Photo de son voyage au milieu des glaciers des Alpes.

© Alban Planchat

Un défi hors norme en écho au défi climatique :  » je voulais filer la métaphore (dit-il en riant) j’ai réalisé un défi colossal avec des contraintes temporelles fortes, c’est ce qui nous attend avec le changement climatique« . Le jeune homme a réalisé ce défi physique tout en portant son sac, car il souhaitait que le voyage soit en quasi-autonomie. Sur son dos donc, un sac de 18 à 28 kilos en fonction des jours. Parce que s’il traverse les Alpes, c’est aussi pour faire des prélèvements d’eau qu’il envoie régulièrement par la poste à ses collègues de l’Université Savoie-Montblanc qui mènent un projet de recherche financé par l’Union Européenne : «  ces prélèvements complètent et accompagnent leurs travaux, ils vont pouvoir analyser différents marqueurs présents dans les eaux et ça peut ouvrir des perspectives de recherches plus poussées par la suite » explique le climatologue.

Le climatologue a parcouru 3295 km et 197 000 m de dénivelé à pied.

© Alban Planchat

Comme dans chaque aventure, rien ne se passe comme prévu, le climatologue a essuyé quelques déboires, comme au bout d’un mois et demi, lorsqu’il traverse le lac de Lugano entre la Suisse et l’Italie. Il nage alors en plein soleil, dans une eau à 29 degrés, avec une combinaison de sécurité très chaude qui lui vaut une hyperthermie (comme une forte insolation) et le contraint à retarder son avancée.

Alban Planchat est climatologue, spécialiste de l’eau et plus particulièrement des océans. Spécialisation paradoxale quand on constate son itinéraire loin des océans. Étant de Haute-Savoie et adepte du trail, c’est dans les vastes espaces des montagnes et des lacs qu’il a choisis de lancer son défi : »Ce qui m’intéresse, c’est l’eau sous tous ses états. » et le travail n’est pas fini, car il faut à présent retranscrire, partager, témoigner pour faire de la médiation scientifique. 

Quand on va à la rencontre des gens, on a un impact différent, les échanges sont riches et spontanés. Je pense que c’est important de diversifier nos approches pour sensibiliser par l’affect, l’émotion et non seulement sur des arguments scientifiques.

à France 3 Côte d’Azur

Le travail n’est pas fini, parce que maintenant, il va falloir communiquer sur tout le travail de retranscription, de témoignages… Inspiré par des climatologues de renom comme Christophe Cassou (coauteur du 6ᵉ rapport du GIEC) le jeune homme veut participer à faire passer ces messages. 

L’eau des lacs était entre 17 et 29 degrés. Il a parcouru 131 km à la nage.

© Alban Planchat

Son projet, nommé Téthys, du nom d’un paléo-océan qui s’est ouvert au cours du paléozoique mais aussi du nom d’une déesse marine grecque, sera complété par un documentaire et des publications scientifiques. Alban Planchat le qualifie : « d’odyssée de résilience et d’espoir, une ode à l’engagement climatique ». Et comme un ultime symbole, son arrivée se fait le 13 octobre, journée nationale de la résilience 

 

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