La COP 29, le sommet mondial sur le climat, qui se déroule à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan en Asie centrale, risque de se terminer sur un résultat paradoxal : des engagements sur la fin prochaine des énergies fossiles, mais qui ne seront pas appliqués. Ce qui ne doit pas nous faire désespérer de l’avenir de l’humanité.
La COP 29, le sommet mondial sur le climat, qui se déroule à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan en Asie centrale, risque de se terminer sur un résultat paradoxal : des engagements sur la fin prochaine des énergies fossiles, mais qui ne seront pas appliqués. Ce qui ne doit pas nous faire désespérer de l’avenir de l’humanité.
L’humanité se sauvera-t-elle d’elle-même à brève échéance ? Nous pouvons en douter, vu l’échec annoncé de la COP 29. Une déclaration finale plus ou moins consensuelle sera validée en fin de semaine. Le texte mentionnera certainement la nécessité de la réduction programmée de l’utilisation des énergies fossiles – pétrole, charbon, gaz. Or, chacun sait que cette déclaration restera sans effet.
Les lobbies pétroliers et gaziers restent omniprésents dans les politiques publiques menées tant par les pays riches que par les pays pauvres. L’élite politique et l’élite économique qui orientent les décisions des États s’entendent pour que rien ne change dans l’immédiat dans l’ordre énergétique mondial.
Les enjeux financiers et géopolitiques demeurent encore trop importants face à l’urgence écologique. L’hypocrisie et le cynisme règnent, puisque tous les participants à la COP 29 connaissent les dégâts humains, économiques et naturels occasionnés par l’exploitation outrancière des énergies non renouvelables.
Soit il est trop tôt pour diminuer l’exploitation de ces ressources parce que leurs gisements sont trop abondants. Soit il est trop tard pour espérer sauver la Terre, parce que le point de bascule risque d’être dépassé. L’objectif de l’Accord de Paris de 2015, sans cesse renouvelé, d’une augmentation maximale de 2 degrés de la température mondiale moyenne d’ici la fin du siècle risque d’être pulvérisé.
La dernière estimation des experts du GIEC établit ce seuil à + 3,1 degrés. Ce qui va provoquer l’aggravation des désordres du climat : sécheresses intenses, pluies et inondations plus fréquentes, ouragans plus violents, hivers plus froids, canicules plus prononcées.
Toutefois, l’échec annoncé de ce sommet mondial tenu dans un pays pétrolier – le ridicule ne tue pas – ne doit pas nous faire désespérer. Des penseurs continuent de porter leur contribution pour trouver les voies et moyens de sauver l’humanité d’elle-même. C’est le cas du politiste et philosophe martiniquais Malcom Ferdinand.
Il vient de publier aux éditions du Seuil * un essai subversif, « S’aimer la Terre », sous-titré « Défaire l’habiter colonial ». Son argumentaire est centré sur le scandale du chlordécone pour proposer une manière d’habiter autrement notre planète. Le chercheur part de cet épisode dramatique pour nous suggérer d’élargir notre horizon vers une question centrale qui se pose à toute l’humanité, et non plus aux seules Antilles : comment habiter la Terre au 21ème siècle et au-delà ?
Malcom Ferdinand propose une vision du monde fondée sur quelques principes simples à leur énoncé, mais ô combien, complexes à mettre en œuvre : l’égalité, la justice, la dignité, l’amour. Il en va, selon ce jeune penseur dont l’audience ne cesse de s’élargir, de l‘avenir de la planète et de ses habitants.
*Malcom Ferdinand, « S’aimer la Terre. Défaire l’habiter colonial », Editions du Seuil, 2024, 603 pages.