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Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lors d’un meeting de campagne à Guédiawaye, en banlieue de Dakar, le 13 novembre 2024. ZOHRA BENSEMRA / REUTERS
Près de huit mois après le triomphe de leur candidat, Bassirou Diomaye Faye, à l’élection présidentielle du 24 mars, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) s’acheminent vers un raz-de-marée électoral lors des législatives anticipées qui se sont tenues dimanche 17 novembre dans un « climat pacifique et serein », selon la Commission électorale nationale autonome. D’après les projections de Vie-Publique.sn, une plateforme citoyenne qui agrège les résultats, le parti conduit par le premier ministre, Ousmane Sonko, qui se définit comme panafricaniste de gauche, était en passe, lundi, d’obtenir au moins 129 des 165 sièges en jeu à l’Assemblée nationale.
Ainsi, tous les grands bassins d’électeurs, dont Dakar, sa grande banlieue, Thiès, Diourbel et Mbacké passent sous la férule du Pastef et seuls quatre départements lui échappent. « Une razzia », commente L’Observateur, l’un des quotidiens de référence au Sénégal. Dans ses boucles WhatsApp, le Pastef revendique 101 des 112 députés élus sur les listes départementales. Manquent encore les résultats de la proportionnelle pour les 53 députés élus sur les listes nationales à l’issue d’un quotient électoral établi sur un taux de participation de 49,72 %, d’après la plateforme Sénégal Vote.
Si les contours de cette victoire doivent encore être précisés et le nombre de députés confirmé par la direction générale des élections d’ici vendredi, la nouvelle hégémonie du Pastef sur le champ politique sénégalais ne fait plus de doute. Jamais depuis les législatives de 1988 – remportées par le Parti socialiste du président Abdou Diouf – un parti n’avait obtenu un tel succès sans l’aide d’une coalition.
« C’est un tournant majeur, estime le politologue Papa Fara Diallo, maître de conférences à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis. Ce triomphe électoral du président et du premier ministre marque une rupture. Cela met fin au mode de gouvernance incarné par tous les présidents depuis l’indépendance en 1960. »
Sans attendre la proclamation des résultats officiels, les principaux opposants ont reconnu leur défaite. Barthélemy Dias, le maire de Dakar (tête de liste de la coalition Samm Sa Kaddu), l’ex-premier ministre Amadou Ba (pour Jam ak Njariñ, « Paix et prospérité » en wolof) et l’ancien président Macky Sall (pour Takku Wallu Sénégal) ont salué le Pastef pour sa « victoire ». Il y a encore un an, ces figures politiques semblaient toutes-puissantes face au duo aujourd’hui à la tête de l’exécutif. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko étaient alors emprisonnés. Depuis, la donne a radicalement changé.
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