Cette vilaine habitude augmenterait le risque d’Alzheimer (une bactérie peut remonter dans le cerveau)

Selon des chercheurs australiens, les personnes qui ont l’habitude de se curer le nez s’exposent à des risques de maladie d’Alzheimer.

Selon des chercheurs australiens, les personnes qui ont l’habitude de se curer le nez s’exposent à des risques de maladie d’Alzheimer.

Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui toucherait près d’1 million de personnes en France, dont 8% des plus de 65 ans. Et la prévalence ne fait qu’augmenter au fil du temps. Pour autant, la façon dont la maladie se déclenche ainsi que ses facteurs prédisposants ne sont pas clairement établis. La recherche sur ce sujet avance. Récemment, des chercheurs de l’Université Griffith de Brisbane en Australie ont publié une étude dans la revue Scientific Reports dans laquelle ils montrent que se curer le nez, un geste plutôt banal, pouvait favoriser le développement d’une démence tardive. Aussi appelée « maladie d’Alzheimer à apparition tardive », c’est la forme la plus commune de la maladie chez les plus de 65 ans. 

La bactérie peut remonter par le nez et infecter le cerveau en 72 heures

Concrètement, le fait de se curer le nez altérerait les muqueuses nasales, ce qui permettrait d’ouvrir la voie à Chlamydia Pneumoniae, une bactérie pathogène responsable d’infections respiratoires souvent bénignes (sinusite, pharyngite, bronchite) ou plus graves (pneumonie) qui s’attaque directement au système nerveux central. Face à cette attaque, les cellules du cerveau réagissent en déposant une protéine (la protéine bêta-amyloïde) caractéristique de la maladie d’Alzheimer. « Si vous endommagez la muqueuse du nez, vous pouvez augmenter le nombre de bactéries pouvant pénétrer dans votre cerveau. […] Par exemple, C. pneumoniae peut remonter par le nez et infecter les nerfs olfactifs et trijumeaux, le bulbe olfactif et le cerveau en 72 heures. L’infection à C. pneumoniae a également entraîné une dérégulation des voies clés impliquées dans la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer 7 et 28 jours après l’inoculation » écrivent les auteurs de l’étude. Les tests olfactifs pourraient alors avoir un potentiel en tant que détecteurs de la maladie d’Alzheimer, suggèrent-ils.

S’arracher les poils du nez n’est pas une bonne idée non plus

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont utilisé des souris à qui ils ont inoculé la bactérie Chlamydia Pneumoniae par voie nasale. Ils ont ensuite analysé leur cerveau au bout de 1, 3, 7 et 28 jours. « Nous devons maintenant réaliser cette étude chez l’Homme et confirmer si la même voie fonctionne de la même manière. Ce que nous savons c’est que ces mêmes bactéries sont présentes chez les humains, mais nous n’avons pas encore compris comment elles y arrivent« , concluent les auteurs qui ont déjà planifié la prochaine phase de recherche chez l’Homme. En attendant, les chercheurs suggèrent aux gens de prendre dès maintenant quelques mesures simples pour prendre soin de la muqueuse de leur nez s’ils souhaitent réduire leur risque de développer potentiellement une maladie d’Alzheimer à apparition tardive : « Se curer le nez et arracher les poils de votre nez n’est pas une bonne idée car ils risquent d’endommager l’intérieur du nez« , ont-ils déclaré. Le mucus sécrété par une muqueuse nasale en bonne santé sert de filtre biologique et empêche aux microbes de pénétrer dans les voies respiratoires. 

 

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