Le coordinateur azerbaïdjanais des négociations, Ialtchine Rafiev, s’est félicité mardi que le G20 « ait renouvelé son engagement […] en faveur du multilatéralisme en matière climatique ». Mais les
Dès le petit matin en Azerbaïdjan, les participants ont décortiqué la déclaration finale de 22 pages du G20 publiée dans la nuit. Certains y ont trouvé matière à satisfaction, car les pays en développement y sont plusieurs fois nommés.
Les dirigeants appellent notamment à « augmenter les financements et les investissements publics et privés en faveur du climat dans les pays en développement », et plusieurs paragraphes évoquent le besoin de doper les financements privés et multilatéraux vers le monde en développement.
« Le G20 n’a pas su suivre »
Le signal réclamé par l’ONU aux 20 puissances mondiales serait donc arrivé de Rio, selon certains. « Les délégations du G20 ont désormais leur ordre de marche ici à Bakou, où nous avons urgemment besoin que tous les pays cessent les postures et convergent rapidement vers un terrain d’entente », a réagi mardi le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell.
Le coordinateur azerbaïdjanais des négociations, Ialtchine Rafiev, s’est aussi félicité mardi que le G20 « ait renouvelé son engagement […] en faveur du multilatéralisme en matière climatique ». Mais les discussions de Bakou sont bien plus complexes. « Nous attendions une impulsion, nos attentes étaient peut-être trop élevées », confie un négociateur européen grimaçant.
« Le leadership que certains espéraient du G20 ne s’est pas vraiment matérialisé », a regretté mardi Michai Robertson, le chef négociateur des petits États insulaires, très écoutés à l’ONU pour être en première ligne des désastres climatiques. Le G20 « a encore refilé la patate chaude à la COP », déplore Friederike Röder, de l’ONG Global Citizen. « Le Brésil a joué le jeu à fond ; le G20, lui, n’a pas su suivre ».
1 000 milliards par an
D’autant plus que sur un autre sujet bloquant ici, la réduction du pétrole, du charbon et du gaz, le G20 a plutôt reculé. Le communiqué est en effet silencieux sur l’abandon progressif des énergies fossiles, une formulation arrachée à la COP28 de Dubaï mais qui n’a pas été reprise explicitement à Rio, ce qui a irrité les ONG.
Depuis Rio, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays accueillera la COP30 l’an prochain à Belem en Amazonie, a appelé mardi les membres du G20 à « ne pas repousser » à 2025 la « tâche » des négociations en cours à Bakou. Des économistes mandatés par l’ONU estiment à 1 000 milliards par an le besoin d’aide climatique extérieure des pays en développement d’ici 2030, et 1 300 milliards d’ici 2035.
Augmenter la finance climatique
Le G20 souligne « le besoin d’augmenter la finance climatique » pour la porter « de milliards à des milliers de milliards provenant de toutes les sources », ce qui est une bonne chose pour les pays vulnérables. Mais le texte élude les vraies questions qui divisent Européens, Américains, Chinois et pays en développement :
Combien doivent venir des fonds publics des pays développés, contributeurs historiques du changement climatique ?
Quelle part de l’aide doit prendre la forme de dons ou de prêts ?
Et comment inviter le géant chinois et d’autres nouvelles puissances à contribuer elles aussi, alors qu’elles n’ont pas d’obligations à soutenir les pays en développement dans les textes onusiens ?
C’est sur ces questions que la COP29 réussira ou échouera. Mais le G20 se contente d’écrire : « Nous attendons un succès pour le nouvel objectif collectif quantifié (NDLR) à Bakou ».