Les maladies parodontales ont déjà largement été associées au risque de maladies cardiovasculaires, et plus largement à une inflammation systémique. Cette équipe de l’University of Eastern Finland
Les chercheurs rappellent ainsi que, plus largement, les infections buccales courantes, les maladies parodontales et les caries sont associées à un risque accru de maladies cardiométaboliques, une association qu’ils observent ici à partir des données de 2 grandes cohortes finlandaises, la Finnish Health et la Parogene study. C’est une nouvelle observation, car c’est la première analyse à identifier un lien entre des mesures métaboliques et les infections buccales, explique l’auteur principal, Pirkko Pussinen, professeur à l’Université de Finlande orientale. Par ailleurs, si les infections buccales progressives comme les parodontites ont déjà été associées à un risque accru de maladies cardiométaboliques, les mécanismes en cause restent mal compris.
L’étude est menée auprès de 452 participants à la cohorte Parogene d’âge moyen et de 6.229 participants à la Finnish Health, une cohorte représentative de la population finlandaise. En 2011, 4.116 participants avaient fourni un échantillon de sérum à partir desquels les concentrations sériques de 157 métabolites reflétant le risque de maladies chroniques, avaient été mesurées par spectroscopie RMN. Les données de santé bucco-dentaire avaient été collectées à l’inclusion. L’analyse révèle que :
la parodontite est particulièrement liée à l’inflammation métabolique ;
la présence de caries à de futurs métabolites indésirables, prédictifs de futurs troubles métaboliques ;
précisément, l’augmentation de la profondeur du sondage parodontal, le saignement au sondage et le niveau d’inflammation parodontale, les caries, les obturations canalaires à un nombre plus ou moins élevé de métabolites prédictifs du risque métabolique ;
des associations positives sont observées avec le degré de saturation en acides gras et les lipoprotéines de basse densité, des associations négatives avec les lipoprotéines de haute densité (HDL : bon cholestérol).
En conclusion,
« les infections buccales peuvent expliquer en partie des profils lipidiques malsains »,
souligne l’un des auteurs principaux, Aino Salminen, professeur à l’Université d’Helsinki.
Les infections buccales constituent un facteur de risque important pour la santé systémique.
Il est essentiel de rappeler aux patients qu’il s’agit d’un facteur évitable et modifiable grâce à une bonne hygiène buccodentaire, et si besoin avec un traitement précoce.