La charge virale dans les eaux usées plus élevée que jamais

Les scientifiques de Coronastep annoncent des taux records dans les égouts. Le Dr Thérèse Staub explique pourquoi cela n’a pas de répercussion dans les hôpitaux.

Le nombre d’infections au covid a fortement augmenté. Toutefois, chez la plupart des patients, les symptômes sont faibles. © PHOTO: Shutterstock

Le covid est de retour. «La charge virale dans les eaux usées du pays n’a jamais été aussi élevée que dans la semaine entre le 11 et le 17 décembre», explique Leslie Ogorzaly, chercheuse au Coronastep, un service de surveillance des eaux usées du Luxembourg Institute of Science and Technology (List). Cela peut paraître surprenant à première vue, mais le covid n’a en fait jamais vraiment disparu.

Le Dr Leslie Ogorzaly, du Luxembourg Institute of Science and Technology (List), a un aperçu précis des chiffres. © PHOTO: Chris Karaba/LW-Archiv

Le covid est de retour. «La charge virale dans les eaux usées du pays n’a jamais été aussi élevée que dans la semaine entre le 11 et le 17 décembre», explique Leslie Ogorzaly, chercheuse au Coronastep, un service de surveillance des eaux usées du Luxembourg Institute of Science and Technology (List). Cela peut paraître surprenant à première vue, mais le covid n’a en fait jamais vraiment disparu.

Jusqu’alors, la charge virale dans les eaux usées s’était stabilisée à un niveau bas cette année. Un point minimal a été atteint à la mi-mai et s’est maintenu jusqu’à la mi-septembre. Depuis, la vague a pris de l’ampleur dans les égouts du pays. Cela fait déjà un certain temps que les chercheurs du List observent une augmentation. «Au cours des deux dernières semaines, la situation s’est accélérée», explique Ogorzaly.

En observant les données, les chercheurs du List ont le sentiment d’être confrontés à la première vague de covid de l’automne 2020 et à la vague Omicron de l’automne-hiver 2021. «A l’époque aussi, il y avait eu une augmentation rapide et importante des virus dans les eaux usées», souligne la scientifique.

Il y a toutefois une différence importante par rapport à l’époque: le nombre de cas graves n’a pas augmenté dans la même mesure. «Actuellement, quatre patients atteints du covid sont hospitalisés dans notre service», explique le Dr Thérèse Staub, infectiologue au service des maladies infectieuses du CHL. C’est plus qu’il y a un mois, mais sans comparaison avec le pic de la pandémie. «Les patients sont exclusivement des personnes âgées qui ne se sont pas fait vacciner à l’automne avec le vaccin adapté», ajoute-t-elle. La plupart d’entre eux vont déjà mieux.

Actuellement, quatre patients atteints de Covid se trouvent dans le service des maladies contagieuses du CHL.

Dr. Thérèse StaubInfectiologue au service des maladies infectieuses

Le virus qui se propage actuellement au Luxembourg et qui est responsable d’un peu moins de la moitié des infections est le variant BA.2.86. «Le risque pour la santé publique posé par le variant BA.2.86 est actuellement considéré comme faible», écrit l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué.

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Au Grand-Duché également, l’apparition de ce variant n’entraînera probablement pas de charge supplémentaire pour le système de santé. Le Luxembourg a déjà atteint l’immunité grégaire depuis un certain temps. Cela se constate également au nombre de victimes. «Depuis janvier de cette année, aucune personne n’est décédée du Covid dans notre station», déclare Thérèse Staub.

Le monitoring des eaux usées est l’un des rares vestiges qui ont survécu à l’époque du Covid. Les statistiques officielles ne font actuellement état que de 658 cas positifs. Seuls les tests PCR positifs sont pris en compte dans le calcul, les tests rapides positifs ne le sont pas. «Si, en cas d’autotest positif, le diagnostic doit être confirmé par un test PCR, veuillez vous adresser à votre médecin généraliste pour la prescription», recommande la Santé sur son site Internet. Cependant, peu de patients suivent ce conseil.

La charge virale dans les eaux usées du pays n’a jamais été aussi élevée que durant la semaine du 11 au 17 décembre.

Leslie OgorzalyChercheuse lors du monitoring des eaux usées de Coronastep

Ce changement dans la stratégie de test serait alors aussi la raison pour laquelle le monitoring des eaux usées est maintenu. «L’évolution dans les eaux usées n’a pas été influencée et reste donc un indicateur fiable», explique la chercheuse.

Le nombre de cas non recensés est probablement nettement supérieur à celui annoncé par la Santé. Pour rappel, au plus fort de la vague d’Omicron, la pollution des eaux usées était tout aussi élevée, et le nombre de tests PCR positifs était alors nettement supérieur à l’actuel. «Au cours de la semaine du 17 au 23 janvier 2021, le nombre de personnes testées positives au COVID-19 est passé de 11.734 à 15.293 cas », selon le rapport hebdomadaire de l’époque.

Le monitoring des eaux usées devrait toutefois être davantage utilisé à l’avenir. «Depuis plusieurs mois, nous surveillons également, dans le cadre d’une étude pilote, la charge en virus de la grippe», explique Leslie Ogorzaly. Les résultats de cette enquête ne sont toutefois pas communiqués à la population, ils servent uniquement à la science et aux autorités.

Car ce virus peut également provoquer des maladies respiratoires et se propage déjà lentement. Selon le dernier rapport hebdomadaire des maladies respiratoires, le nombre de cas de grippe déclarés a augmenté de 77% en une semaine pour atteindre 245 cas. Selon Revilux, réseau de surveillance des maladies respiratoires, la grippe était responsable d’une maladie respiratoire sur dix et le virus Covid d’une sur cinq.

L’infectiologue Dr Thérèse Staub rappelle l’efficacité du masque pour rendre plus difficile la propagation des maladies respiratoires. © PHOTO: Chris Karaba/LW-Archiv

Car ce virus peut également provoquer des maladies respiratoires et se propage déjà lentement. Selon le dernier rapport hebdomadaire des maladies respiratoires, le nombre de cas de grippe déclarés a augmenté de 77% en une semaine pour atteindre 245 cas. Selon Revilux, réseau de surveillance des maladies respiratoires, la grippe était responsable d’une maladie respiratoire sur dix et le virus Covid d’une sur cinq.

La chercheuse ne lève toutefois toujours pas l’alerte : «Les fêtes de fin d’année rassemblent généralement de nombreuses familles et amis, ce qui pourrait faciliter la transmission du virus», dit-elle. Il existe donc, selon elle, un risque que la charge dans les eaux usées augmente encore. «Pour le limiter, il est important de ne pas relâcher les gestes barrières», explique Ogorzaly.

«Il n’est pas trop tard pour se faire vacciner contre le Covid», dit en attendant le Dr Staub, qui répète les mesures dont l’efficacité a déjà été prouvée : «Si l’on se sent malade, il faut porter un masque, surtout si l’on rend visite à sa grand-mère. Il ne faut pas non plus oublier de se laver les mains». Il en va de même sur le lieu de travail, ajoute-t-elle. «Il y a également eu des cas positifs parmi le personnel du CHL». Si les symptômes le permettent, les employés se présentent au travail. «Avec un masque», ajoute la médecin.

Cet article a été publié initialement sur le site du Luxemburger Wort.Adaptation: Pascal Mittelberger.

 

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