Avec la recrudescence du Covid, de la grippe et de la bronchiolite, l’ARS conseille d’appliquer les gestes barrières. À l’hôpital de Cherbourg, le masque redevient obligatoire.
Par Juliette Voisin
Publié le 23 Déc 23 à 9:17
Covid, grippe, bronchiolite : ces trois virus sont en recrudescence en France et la Manche n’échappe pas au phénomène.
Pour éviter de recevoir ou de transmettre ce cadeau empoisonné à Noël, l’Agence régionale de santé (ARS) de Normandie préconise de se faire vacciner tout en appliquant les gestes barrières.
« Il n’y a pas que le Covid »
Le Centre hospitalier public du Cotentin a décidé de suivre ces recommandations. Une communication est apparue ces derniers jours aux entrées de l’établissement cherbourgeois pour les visiteurs : le masque est obligatoire dans les services de soin, sans oublier l’application du gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains vivement suggérée.
L’hôpital rassure : « C’est pour protéger les patients et les soignants de l’ensemble des virus hivernaux, il n’y a pas que le Covid. »
Les conseils
En plus de se faire vacciner, l’Agence régionale de santé prodigue ses conseils pour passer des fêtes de fin d’année loin des virus hivernaux :- Aérer les pièces le plus souvent possible (10 minutes toutes les heures).- Garder le masque notamment en présence de personnes fragiles et éviter les embrassades dans ce contexte.- Se laver régulièrement les mains et/ou utiliser du gel hydroalcoolique.- Garder les bons réflexes acquis tout au long de la crise : le port du masque est indispensable quand on est symptomatique d’une infection respiratoire aiguë, et hautement recommandé et nécessaire dans les situations de grande promiscuité, dans les lieux clos et mal ventilés comme les transports en commun et en particulier en présence de personnes fragiles.
En effet, depuis le 25 octobre 2023, la Normandie est placée en phase épidémique la bronchiolite, une infection respiratoire qui touche notamment les jeunes enfants.
Le Covid surveillé
Le Covid, comme les autres épidémies hivernales, restent surveillées dans chaque région grâce à Santé publique France qui étudie plusieurs indicateurs : l’activité de SOS Médecins, celle des urgences et le nombre de dépistages en laboratoires.
Selon les derniers chiffres pour la Normandie, datés du 13 décembre 2023, les indicateurs d’activité pour Covid-19 poursuivaient leur augmentation en ville (SOS Médecins) et à l’hôpital (urgences) tout comme le nombre de dépistages positifs en laboratoire.
« La situation était marquée par la co-circulation de différents variants d’Omicron. Le variant BA.2.86 était majoritairement détecté dans la région depuis S47 », souligne l’ARS.
Les pharmaciens se protègent…
Au Centre hospitalier public du Cotentin de Cherbourg (Manche), le masque est de nouveau obligatoire dans les services de soin, hors accueilet cafétéria. (©Juliette VOISIN)
Des messages de prévention résonnent à nouveau dans les centres commerciaux et les trains. Sur le comptoir d’une pharmacie de Cherbourg, les vitres en plexiglas sont de retour depuis quelques semaines : « Les virus circulent alors on se protège, nous et notre clientèle », justifie la pharmacienne.
« Nous vendons encore des autotests et il est possible de se faire tester dans notre cabine. C’est par vague. Certains viennent à cause de symptômes, d’autres parce qu’ils prévoient d’aller voir leur grand-mère », explique-t-elle.
Une campagne de vaccination
Qui cible en priorité l’ARS ?L’Agence régionale de santé invite plusieurs profils de personnes à se faire vacciner contre le Covid et la grippe, et il est possible pour elles de faire les deux le même jour :- les personnes âgées de 65 ans et plus- les femmes enceintes- les personnes immunodéprimées- les résidents d’Ehpad et d’USLD- les personnes à très haut risque de forme grave selon chaque situation médicale et dans le cadre d’une décision partagée avec les équipes soignantes- les personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, y compris les professionnels des secteurs sanitaire et médicosocialQui est éligible ?Il est possible de se faire vacciner contre le Covid dès l’âge de 6 mois et tous les six mois après la dernière injection. Contre la grippe, il est possible de se faire vacciner dès l’âge de 2 ans.Jusqu’à quand ?Jusqu’au 31 janvier 2024 contre la grippe et « il est toujours temps de se faire vacciner quel que soit la situation épidémique », précise l’ARS.Qui vaccine ?Médecins, infirmiers, pharmaciens et sages-femmes sont habilités à vacciner.
« Beaucoup de jeunes vivent avec le virus et ne se font plus tester, remarque son confrère. Il n’y a plus de protocole sanitaire et le dépistage n’est plus systématique. Aussi, nous ne devons plus transmettre nos résultats à Santé publique France donc l’épidémie est probablement sous-estimée. »
Au laboratoire Cerballiance, où il est possible de se faire tester sans rendez-vous, la tendance se confirme : « Les tests PCR se font rares. »
Au niveau des gestes barrières, au laboratoire Cerballiance, « on recommande le masque mais il n’est plus obligatoire. »
Dans les pharmacies aussi, le personnel a perdu cette habitude : « Le gel hydroalcoolique est toujours présent à l’entrée. 80 % des clients viennent sans parfois même ceux qui se présentent avec un test positif », pointe une professionnelle du centre-ville
… et vaccinent
Depuis la mi-octobre et jusqu’au 31 janvier, comme dans toutes les officines, il est possible de se faire vacciner contre la grippe.
« Nous avons beaucoup vacciné en octobre et en novembre. Maintenant, ça se calme, les gens ne veulent pas être malades à cause de la vaccination avant les fêtes », suppose-t-elle. Pour le Covid, pas de date limite, il est possible de recevoir une injection six mois après la dernière.
279 184 vaccinations
C’est le nombre de vaccinations contre le Covid effectuées entre le 2 octobre et le 3 décembre 2023 en Normandie. La majorité, 232 147 personnes, a plus de 60 ans.
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