Santé. Cancer du testicule : cette maladie rare doit-elle inquiéter les hommes jeunes ?

Le cancer du testicule, bien que rare avec 2 800 cas annuels, doit être connu du grand public pour être mieux dépisté. L’autopalpation régulière des …





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Cancer du testicule : cette maladie rare doit-elle inquiéter les hommes jeunes ?

Le cancer du testicule, bien que rare avec 2 800 cas annuels, doit être connu du grand public pour être mieux dépisté. L’autopalpation régulière des testicules permet en effet de détecter un cancer très tôt, avec un taux de guérison de 99 %. Le Dr Thibaut Murez, chirurgien urologue au CHU de Montpellier fait le tour du sujet.


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Aujourd’hui à 06:15
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Le cancer du testicule représente 1 à 2 % des cancers masculins. Ce cancer rare est cependant le plus fréquent chez l’homme jeune jusqu’à l’âge de 40 ans (généralement entre 18 et 45 ans). Photo Adobe Stock 



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La majorité des tumeurs métastatiques sont classées de “bon pronostic” où le taux de guérison dépasse 95 % grâce à la chimiothérapie, complétée si besoin par la chirurgie. Photo Adobe Stock



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La guérison est courante en cas de cancer du testicule, avec une survie globale avoisinant les 99 % lorsque le cancer est découvert tôt. Photo Adobe Stock

Le cancer du testicule représente 1 à 2 % des cancers masculins. Ce cancer rare est cependant le plus fréquent chez l’homme jeune jusqu’à l’âge de 40 ans (généralement entre 18 et 45 ans).

« La grande majorité des hommes qui développent un cancer du testicule n’ont pas de facteur de risque, précise le Dr Thibaut Murez. Les facteurs familiaux sont rares. Certains hommes ont un risque plus élevé du fait de cas de cancer du testicule chez leur père ou grand-père, un antécédent personnel, une cryptorchidie (descente incomplète d’un testicule dans les bourses au cours de la vie fœtale) ou une dysgénésie testiculaire (un développement anormal des testicules). »

Deux catégories principales de cancers

Il existe deux catégories principales de cancers testiculaires, des tumeurs germinales* dans leur immense majorité : les séminomes, et les autres types de tumeurs (cancers dits non-séminomateux) qui peuvent engendrer des manifestations cliniques plus graves.

Les formes avancées ne se manifestent alors pas nécessairement par la présence d’une masse palpable, mais plutôt par des symptômes tels que l’essoufflement, du sang dans les crachats (hémoptysie), ou encore des douleurs liées à une compression abdominale par un ganglion. « Ces situations conduisent les hommes à recourir aux services d’urgence, ajoute Thibaut Murez, mais avec cependant un espoir de guérison de plus de 50 %. »

Une survie globale qui avoisine les 99 %

La guérison est courante en cas de cancer du testicule, avec une survie globale avoisinant les 99 % lorsque le cancer est découvert tôt. Lorsqu’il est localisé aux testicules (73 % des cas lors de leur découverte), les médecins procèdent à l’ablation du testicule (orchidectomie), au besoin complétée par une chimiothérapie afin de prévenir les rechutes.

Cette chirurgie est habituellement sans conséquence majeure sur la fertilité ni la sexualité, car le testicule restant produit suffisamment d’hormone “mâle” (testostérone) et de spermatozoïdes.



En cas de doute lors d’un examen d’autopalpation des testicules (enflure, petite masse, etc.), il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin. Photo Adobe Stock

Il est possible de guérir plus de 70 % des cancers graves du testicule

En revanche, si le cancer n’est pas découvert à temps, il métastase, c’est-à-dire qu’il dissémine au niveau des ganglions abdominaux et sus-claviculaires (dans le creux, au-dessus de la clavicule) et à d’autres organes comme le poumon, le foie et le cerveau…

Fort heureusement, la majorité des tumeurs métastatiques sont classées de “bon pronostic” où le taux de guérison dépasse 95 % grâce à la chimiothérapie, complétée si besoin par la chirurgie. Les formes métastatiques de pronostic “intermédiaires” sont elles aussi guéries à plus de 80 %, mais les traitements peuvent supprimer toute possibilité de fertilité naturelle.

Dans les cas métastatiques les plus graves, la chimiothérapie est administrée en premier, l’ablation du testicule étant réservée à la phase finale du traitement. La radiothérapie est une alternative dans des tumeurs spécifiques.

En cas de doute lors d’un examen d’autopalpation des testicules (enflure, petite masse, etc.), il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin. Une simple échographie permettra de déceler la présence d’un cancer du testicule.

L’autopalpation, un geste simple pour un diagnostic précoce

Pour détecter le plus précocement possible une tumeur testiculaire, dès l’adolescence, la palpation reste l’un des meilleurs moyens. Mais, concrètement, comment s’y prendre ? 

Faites rouler chaque testicule entre le pouce et les autres doigts pour vérifier la présence d’une grosseur, d’une enflure ou d’une douleur. Tout va bien si vos testicules sont lisses, fermes et indolores. 

Il est aussi possible d’observer une discrète asymétrie de hauteur dans les bourses ou dans la taille des testicules. Mieux vaut donc consulter si vous remarquez une grosseur et une enflure surtout lorsqu’elle est dure, si vous avez la sensation qu’un testicule est plus lourd que d’habitude ou qu’il a changé de forme ou de taille, si vous ressentez une douleur. 

Dans une fiche pratique, la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer  conseille de pratiquer l’autopalpation à la sortie de la douche car la chaleur de l’eau a détendu la peau des bourses, ce qui facilite le geste. Lors de cet auto-examen, il est normal de sentir sur le dessus de chaque testicule une petite formation allongée, l’épididyme. Il s’agit du canal qui contient des spermatozoïdes. 

En cas de doute, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin. Une échographie permettra de dépister la présence éventuelle d’un cancer testiculaire.

La reconstruction du testicule systématiquement proposée

Aujourd’hui, la chirurgie de reconstruction après l’ablation du testicule est systématiquement proposée, prise en charge par l’Assurance maladie. Certains chirurgiens urologues préfèrent réaliser la reconstruction en deux étapes (une opération pour l’ablation, une autre pour la reconstruction) par crainte d’infections potentielles, tandis que d’autres optent pour une reconstruction simultanée de l’ablation lorsque cela est demandé par le patient.

Le choix des prothèses testiculaires est limité en termes de forme, de consistance et de taille. La cicatrisation joue un rôle crucial dans le résultat esthétique. Une cicatrisation inappropriée peut conduire à un aspect insatisfaisant. Malgré ces risques, environ deux tiers des patients qui optent pour la reconstruction se disent satisfaits.  

* Les tumeurs germinales malignes sont des tumeurs issues de la transformation de cellules primitives, destinées à donner les ovules, chez la femme, ou les spermatozoides, chez l’homme (GustaveRoussy.fr).

A noter :

Cela fait des années que les spécialistes réclament aux autorités sanitaires des centres de référence labellisés. Plusieurs études menées en Europe ont montré que les chances de guérison différaient de 20 % selon les lieux de soins (surtout dans les cancers avancés). Des pays ont déjà imposé cette centralisation des cancers du testicule dans quelques hôpitaux de référence (Danemark, Royaume-Uni…).

 

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