Sommés de retourner trois jours par semaine sur site, les salariés du fleuron du jeu vidéo français se mettent en grève, du mardi 15 au jeudi 17 octobre. La crise de confianc…
Trois jours de grève, à partir de ce mardi, contre trois jours de présentiel imposé. C’est ce qu’ont décidé à l’unanimité les syndicats français d’Ubisoft, après avoir reçu, un matin de mi-septembre, un mail plutôt laconique annonçant la dénonciation des droits au télétravail pour les 19 000 salariés du groupe et un retour majoritaire au bureau. « On l’a tous reçu au même moment dans l’open space, on s’est regardés avec de grands yeux et, passé la stupeur, les premiers “Alors, quand est-ce qu’on fait grève ?” ont fusé », se souvient Pierre-Étienne Marx, délégué du Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV) chez Ubisoft.
Cette décision est vécue comme « arbitraire » et comme « une punition » par les salariés, d’autant plus que 14 % des effectifs sont en télétravail permanent au siège de Saint-Mandé (Val-de-Marne), 10 % dans le grand studio parisien ; encore 25 % œuvrent quatre jours à domicile. La direction avait édicté une charte accordant à ses salariés 60 % de télétravail, davantage si le manager était d’accord.
« Un collègue a ainsi déménagé dans les Ardennes, quand une autre a été recrutée depuis Montpellier pendant le Covid, énumère Marc Rutschlé, de Solidaires informatique Ubisoft. D’autres encore sont devenus aidants pour un proche qui a des problèmes de santé. »