XALIMANEWS- Vendredi, veille de Gamou. Son staff se prépare pour la clôture de son habituel Check-Point, un plateau d’échanges, devenu le point de ralliement de la jeunesse Tidjane, à Dakar et aujourd’hui, à Tivaouane, précisément aux Champs de courses où Seydi Babacar Sy est célébré pour cette fois. « Il fera encore une communication, ce soir », confie Bineta Ba. La jeune femme, chargée de coordonner le contenu de sa chaine Eveil, est certaine que le programme ne change pas. Celui-ci est prévu pour contribuer à l’ambiance spirituelle du Mawlid 2024 qui se veut encore, un moment très spécial pour lui et ces nombreux disciples Tidjanes. Mais pour Cheikh Ahmed Tidiane Sy, il s’agit, toujours, de mieux faire. « Il va parler tout à l’heure et on peut lui poser toutes les questions sur la spiritualité et la culture islamique en général », assure Mme Ba à la rédaction de Xalima qui fait immersion dans l’édition de cette année…à la découverte du « Capitaine ».
Il est le fils adulé de Moustapha Sy et petit-fils de Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum, 5ème Khalife des Tidjanes. D’aucuns disent qu’il est le digne héritier de son homonyme et grand-père. Prônant le savoir et le courage, vêtu d’un manteau de leader, toujours en bandoulière, Mame Cheikh Capitaine traîne sa jeune silhouette jusque dans les méandres de l’espace communautaire. Celui-là même qu’il partage avec ses pairs, de jeunes disciples de son père qui croient, profondément, à sa sagesse et surtout…à sa philosophie qui dépasse, aujourd’hui, son simple auditoire d’antan. « Pourtant, il est si jeune ! », souffle un proche qui sourit d’admiration.
Mame Cheikh a grandi. Soldat infatigable, le fils héritier de Serigne Moustapha Sy, guide des Moustarchidines, brille par son charisme. « Il est à la fois philosophe, sociologue, psychologue, coach sportif, thérapeute. Il n’est pas Capitaine par nomination mais par héritage et il le mérite amplement de par le travail exceptionnel qu’il est en train de mener », apprécie un des nombreux disciples de son père qui se réjouit, désormais, de pouvoir communier avec l’éminent arrière petit fils de Seydi El Hadji Malick Sy, pendant de nombreuses occasions.
Un leader né, un héritier adulé
Occupant l’espace depuis un certain temps, le jeune homme à la carrure imposante, respire la forme. Il est partout, comme pour compenser l’ombre de son pater, jadis figure incontestée dans l’espace social et aujourd’hui, quelque peu, en retrait de la scène. Le jeu favori du nouvel héros, les échanges de hautes factures. Son point fort, une certaine culture générale qui agrémente ses communications sur les sujets spirituels. Sa parole est adulée et il prend, apparemment, beaucoup de plaisir à échanger…et répondre aux questions qu’il « ne fuit pas ».
« Mame Cheikh est unique en son genre. Sa capacité à répondre à toutes les questions liées aux connaissances humaines et spirituelles me dépasse sincèrement. Je pense qu’il est venu en leader éclairé ; C’est en lui comme le disait son père. Finalement, c’est inné et cela lui va à merveille », témoigne Ndèye Guèye Top, responsable d’une des plus grands rassemblements tidjanes de la capitale. Très active dans la Dahira des Moustarchidines, la première adjointe au maire de Ouakam, chargée de l’éducation et dame de cœur, l’a vu grandir et « porter sa croix », très tôt, celle d’une responsabilité sans commune mesure qui consistera, plus tard, à guider les esprits. Car, oui, tout son discours n’est que science !
Et son histoire, contée à travers les concepts et les mots, est surtout transmise au détour de ses initiatives, autour des connaissances diverses, des sciences humaines et islamiques.
Mame Cheikh, une source intarissable
« La profondeur de son discours me laisse sans voix ! », révèle un autre disciple, lors d’une présentation sur un plateau TV de la place, alors qu’il était cité en référence pour une émission dédiée.
En effet, ce jeune homme, suivi par une certaine jeunesse, séduit, certainement par ses nombreux qualificatifs. Pétri de savoir et de courage, il est décrit comme talentueux et travaille, sans relâche, sur de nombreux concepts humains et spirituels.
« Il participe beaucoup et à sa manière au développement humain et religieux, au niveau national. Il a assuré depuis plusieurs années, la formation des jeunes. Il est aussi l’initiateur de beaucoup d’événements, des Check Point au mois de la femme, celui de l’enfant et de la jeunesse », explique Mme Top qui le peint comme un jeune réservé, qui n’a presque pas d’amis et se consacre beaucoup à la recherche.
« Je ne lui connais pas d’ami et il ne parle pas beaucoup, du moins il parle que pour dire l’essentiel, surtout lors des rencontres avec les jeunes ».
Avec des « propos purs », Capitaine a l’art de captiver son auditoire pour les inviter dans les hautes sphères de la connaissance. Cet amoureux de sciences multiples défie le temps et l’espace. Pour lui, chaque être humain, chaque jeune surtout doit être un nid de savoirs.
« Ils ne veulent pas qu’on parle des choses qui font avancer le pays, mais des futilités du genre, la série et le match de football. Ils ne veulent pas que vous parliez des choses qui font bouger le pays, sinon vous allez savoir le pourquoi », dixit le Capitaine lors du meeting de célébration des 25 ans d’existence du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), au stade Amadou Barry de Guédiawaye.
Devant une foule en vert et blanc, les couleurs de cette formation politique, Capitaine était venu représenter son père, non sans être du parti. Il le clame haut et fort. Il n’est pas politique. Ce jour-là, Mame Cheikh Ahmed Tidiane Sy, Capitaine a précisé qu’il n’est pas membre du PUR, mais qu’il est attaché à la parole de son père, Moustapha Sy. « Vous êtes dans la démocratie, moi dans la monarchie. Vous allez avoir la paix, vu que vous avez tout remis entre ses mains. On parle de 25 ans ou de 50 ans, mais c’est le même combat. C’est la mondialisation qui est actuelle. La 3ème guerre mondiale a démarré, ces dernières années. Je ne vais pas entrer dans les détails, faute de temps. Il y a la diversion et le divertissement. Ils sont pareils, mais on a militarisé l’un et banalisé l’autre ».
Et ce jour-là, il a préféré parler à la jeunesse sur le danger de la méconnaissance et la nécessité de l’éveil des consciences, face au régime finissant d’alors.
« Il est courageux et surtout véridique. Il n’y a presque pas d’émotion dans ses propos. Et puis, il parle de science et sa parole reflète son intelligence ; c’est pourquoi, il est facile de l’écouter », estime M.G, un cadre de société qui fréquente ses plateaux.
Capi, le disciple convaincu et le don de soi
En d’autres lieux, Capitaine, un pur produit de l’école de son père, se veut un disciple hors pair qui gère et défend les intérêts de son marabout ainsi que son camp. Le concepteur du Colisée de l’Eveil sert, ainsi, de références à des milliers de jeunes qui ont adhéré à la Dahira de Serigne Moustapha Sy.
« Grâce à son courage, son sérieux et son intelligence, nous avons une autre perception du savoir, il a renforcé notre confiance en soi. Il est l’initiateur du Colisée de l’Eveil qui est un cercle d’apprentissage pas comme les autres, il est surtout le Capitaine des indestructibles et digne petit fils d’Al Makhtoum », commente un follower qui ne tarit pas d’éloges envers celui qu’il appelle son « bienfaiteur » car pour lui, Capitaine a guidé son orientation sociale à travers ses nombreux appels à la responsabilité, ainsi que ses arguments pour une meilleure connaissance de la religion dans le but d’une survie certaine.
« Son engagement sans faille, sa volonté, la cohérence de son argumentaire, sa logique sans digression, son éloquence, sa vision profonde, sa conception constructrice de nouveaux concepts ainsi que sa foi, son attachement et son dévouement à la réussite de la mission qui lui est confiée, venant de son unique guide, Moustaphal-Maktoum font qu’il soit une source intarissable de bienfaits », rapporte un membre de son staff qui rappelle que Mame Cheikh n’a pas, pourtant, eu besoin d’aller loin pour son savoir.
« Il est vrai qu’il a puisé toutes ses connaissances dans le Daara de son père et ne s’est jamais considéré comme un fils mais plutôt comme un disciple à part entière. Il a été, d’ailleurs, le premier disciple de son père et dès lors, il s’est investi. Il était un apprenant brillant mais après un cursus scolaire sans faille, son seul véritable projet est encore de servir son guide », rapporte Ndèye Guèye Top, comme pour répondre à ceux qui diraient que Serigne Moustapha Sy ne pouvait que choisir son fils. Pour elle, le guide religieux a, tout simplement, choisi le meilleur disciple, celui qui l’a suivi partout depuis ses 5 ans et qui ne se lasse jamais de puiser à sa source, celui dont le respect envers son « Gorgui » transcende toutes les ambitions.
Aujourd’hui, pour Mame Cheikh, les portes de l’espoir restent ouvertes, pour tous les jeunes tant qu’il y a la référence aux enseignements de la Dahira. Pour sa part, l’ombre du pater lui sert encore de repères, ainsi pour nourrir sa passion de la recherche et du savoir qui, en réalité, lui ont valu une belle ouverture au monde et, encore, une grande aura.
D.S