Un rapport explosif rédigé par le groupe parlementaire La France insoumise-Nouveau front populaire (LFI-NFP) accuse Emmanuel Macron de dérives autoritaires sans précédent sous la Cinquième République.

Selon ce rapport, 24 lois restreignant les libertés fondamentales auraient été adoptées sous les deux mandats de l’actuel président. Parmi elles, la loi « confortant les principes de la République », dite loi « séparatisme », est accusée de stigmatiser les associations, notamment confessionnelles, en leur imposant un strict « contrat d’engagement républicain ».

Le texte de LFI-NFP dénonce un recours systématique à l’article 49.3 de la Constitution pour contourner le Parlement, qualifiant ce procédé de « coup de force démocratique ». Ce fut notamment le cas pour la réforme des retraites, imposée malgré une opposition massive dans la rue et dans les sondages. Le rapport affirme que cette gouvernance « contre la majorité populaire » illustre un basculement vers un régime de « libéralisme autoritaire », où les droits sociaux et environnementaux seraient sacrifiés au profit des élites économiques.

L’opposition met aussi en lumière une répression jugée disproportionnée des mouvements sociaux, allant des Gilets jaunes aux manifestations contre la réforme des retraites. Le bilan humain de ces mobilisations, avec des manifestants gravement blessés et un usage excessif de la force policière, est largement documenté. Les pratiques des forces de l’ordre, notamment celles de la BRAV-M, sont vivement critiquées dans le rapport.

La surveillance aux Jeux olympiques, un laboratoire controversé

Le rapport consacre également un chapitre à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, décrite comme un « laboratoire sans précédent » pour des technologies de surveillance de masse.

L’opposition pointe l’utilisation de drones, de caméras intelligentes et de QR codes pour contrôler les foules, des outils présentés comme temporaires mais qui pourraient s’ancrer durablement dans le droit commun.

Ce volet illustre, selon LFI-NFP, une tendance inquiétante à justifier des atteintes aux libertés individuelles par des impératifs sécuritaires. Des mesures comme la loi « sécurité globale » et la généralisation de la vidéosurveillance algorithmique sont également dénoncées pour leur potentiel de surveillance de masse.

Des législatives anticipées sous tension

Le rapport revient sur les élections législatives anticipées de juin 2024, décidées par Emmanuel Macron après la dissolution de l’Assemblée nationale. Selon le texte, ces élections auraient été organisées dans une tentative de « coup politique » à la suite de mauvais résultats aux européennes.

Cependant, elles ont abouti à une victoire du Nouveau Front populaire (NFP), coalition de gauche, et à une défaite marquée pour la majorité présidentielle. Le document souligne que « le refus d’Emmanuel Macron de nommer au poste de Premier ministre la candidate issue du groupe arrivé en tête aux législatives signe une rupture inédite avec les principes démocratiques ».

Le rapport critique également la période de transition durant laquelle le gouvernement démissionnaire a continué à gouverner en publiant « plus de 650 décrets et arrêtés, bien au-delà des limites acceptables pour des affaires courantes », renforçant ainsi l’image d’un exécutif centralisant le pouvoir.

Appel à une refonte démocratique

Face à ce qu’il décrit comme une « monarchie présidentielle », le groupe LFI-NFP appelle à une refonte radicale des institutions. Il propose la convocation d’une Assemblée constituante pour rédiger une nouvelle Constitution, réduisant les pouvoirs du président et renforçant la souveraineté populaire. L’objectif, selon le rapport, est de sortir d’un système qu’il qualifie de « déconnecté des réalités sociales et démocratiques ».

Ce document, tout en offrant un panorama critique des politiques macroniennes, provient d’une opposition de gauche qui assume son combat contre le chef de l’État. Le président Emmanuel Macron et le gouvernement n’ont pas encore réagi à ces accusations.

Agences